Phénomènes Météo
Les vents régionaux
La direction et la vitesse du vent sont majoritairement imposés par les anticyclones et les dépressions. Dans l’hémisphère nord, le vent souffle dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour d’une dépression et dans le sens des aiguilles d’une montre autour d’un anticyclone. Sa vitesse est proportionnelle à l’écart de pression entre deux points (on parle de « gradient » de pression). Cependant, le relief va canaliser l’écoulement d’air. Des vents apparaîtront plus fréquemment dans certaines contrées et seront plus soutenus : il s’agit des vents régionaux. Ils deviennent alors de véritables acteurs du climat local.
Sur une région, les particularités d'un vent régional peuvent coïncider avec celles du vent de grande échelle. Par exemple, la bise est une dénomination régionale courante du vent froid et assez sec pouvant souffler du nord au nord-est, surtout sur les contrées d'altitude, dans les régions du centre et l’Est de la France ainsi qu’en Suisse. D'autres vents régionaux présentent en revanche des particularités en vitesse et direction qui les distinguent fortement du vent de grande échelle : ils révèlent l'existence d'une interaction entre certains facteurs topographiques et la situation météorologique à grande échelle. Le Mistral, la Tramontane, et l’Autan et les autres vents détaillés dans ce dossier appartiennent à cette catégorie.
Le Mistral
Le Mistral est un vent régional froid (surtout en température ressentie) et généralement sec, soufflant le jour à une vitesse moyenne de 50km/h avec des rafales supérieures à 100km/h. Il parcourt la basse vallée du Rhône et la Provence et envahit le littoral méditerranéen à partir de la Camargue.
De secteur nord dans la vallée du Rhône, la direction du Mistral devient de nord-ouest en région marseillaise, et d’ouest sur la côte varoise et la Corse.
Ce vent régional, souvent plus fort en hiver et au printemps, peut durer plusieurs jours, voire plus d’une semaine.
Sa présence est liée d'une part à un anticyclone, s'étendant de l'Espagne vers le sud-ouest de la France à travers le golfe de Gascogne, et d'autre part à une dépression, s'établissant dans les parages du golfe de Gênes.
La zone d’influence du Mistral est liée au positionnement de cette dépression : lorsque la dépression se situe au nord du golfe de Gênes, le Mistral touche également la côte d’Azur. Mais compte tenu de sa direction de sud-ouest, on ne parle jamais de mistral dans la région niçoise.
La situation la plus favorable à l'apparition du mistral est celle qui succède au passage d'un front froid pluvieux atteignant la Méditerranée après avoir parcouru du nord-ouest au sud-est l'ensemble de la France.
La Tramontane
La tramontane est un vent violent et froid (surtout en termes de ressenti car comme il s’accompagne souvent d’un effet de foehn, c’est sur ces régions qu’il fait le plus chaud), de secteur ouest à nord-ouest parcourant les contreforts des Pyrénées et les monts du sud du Massif central.
Ce vent régional présente des similitudes avec le mistral : il peut se lever en toute saison mais avec plus de vigueur en hiver et au printemps, et souffle par rafales pouvant dépasser 100km/h.
La situation météorologique amenant la tramontane est comparable à celle qui engendre le mistral :
- une zone anticyclonique abordant l'Espagne et le sud-ouest de la France,
- un flux de nord-ouest à nord (souvent sous forme d'un front froid ) apporte de l'air froid vers les régions méditerranéennes, entre cet anticyclone à l'ouest et, à l'est, une dépression formée sur le golfe de Gênes ou la mer Tyrrhénienne.
La tramontane se forme également lors du déplacement vers l'est d'une perturbation circulant au-dessus de la Méditerranée occidentale. Les régions des îles Baléares ou du golfe du Lion se retrouvent couvertes par une dépression se creusant rapidement au sortir de la péninsule ibérique (en général en automne et au printemps). Des dépressions peuvent également s’y succéder au sein d'un flux s'écoulant du nord-ouest au sud-est en longeant l' anticyclone des Açores (généralement en hiver).
Situation du 8 mars 2009 : Mistral et Tramontane
Pression au niveau de la mer issue du modèle de Arpège du 08/03/2009 à 0h UTC
Un puissant anticyclone vers les Açores (1032 hectopascals) s’étire par une dorsale (axe d’extension de fortes valeurs de pression) jusqu’aux Alpes. En Méditerranée, une dépression (1009 hPa) est centrée entre la Corse et le continent.
Pression au niveau de la mer et vent à 10 m du sol supérieur à 20 noeuds (environ 40 km/h)
le 08/03/2009 à 0h UTC
Le net resserrement des isobares (lignes d’égales valeurs de pression) sur le sud-est de la France est lié à la présence du Mistral et de la Tramontane.
Le Marin
Ce vent de sud-est souffle sur toute la zone littorale méditerranéenne. Il est généralement fort et régulier, parfois violent et turbulent sur le relief, très humide, doux et amène le plus souvent des précipitations abondantes. Il est plus fréquent au printemps et en automne.
Il se charge d’humidité lors de son parcours au dessus de la Méditerranée. Il va ensuite la restituer sous forme de grisaille (nuages bas, brume, brouillards) et de pluies, sur les hauteurs qui bordent la mer : les versants sud-est de la Montagne Noire, les Corbières, les contreforts des Cévennes et les premières hauteurs provençales.
Le Marin qui va accompagner les épisodes de fortes pluies méditerranéennes, les épisodes cévenols. Lorsque le Marin ne s’accompagne pas de pluie, on l’appelle « Marin blanc ».
Le Marin est lié à la présence d’un centre dépressionnaire sur la Méditerranée occidentale (Baléares, Golfe du Lion) ou bien vers la Péninsule ibérique et d’un anticyclone vers les Alpes ou l’Europe Centrale. Le relief va ensuite canaliser ce vent, en lui faisant longer les côtes varoises et accélérer de l’embouchure du Rhône au Languedoc-Roussillon.
Le vent d’Autan
L’Autan est un vent de sud-est turbulent, touchant le Midi toulousain et le Tarn. Sa trace peut être également observée jusqu’au Quercy et au Rouergue. Il constitue le prolongement du vent marin soufflant sur les côtes du Languedoc-Roussillon. Son origine est liée à l’effet de contournement des Pyrénées par l’est et à la canalisation par les vallées bien orientées : seuil du Lauragais-Garonne (pour la Haute-Garonne), vallées de l’Agout et du Tarn (pour le Tarn). Tout d’abord humide par ses origines méditerranéennes, il s’assèche par effet de Fœhn, sous les versants nord des Corbières et de la montagne noire et devient le vent d’Autan. Il existe deux sortes d’Autan : l’Autan blanc et l’Autan noir qui sont rattachés à des situations météorologiques différentes.
L’Autan blanc est vent sec de beau temps souvent associé à des conditions douces (il souffle en effet du Sud-Est). Toutefois, en hiver, même si le mercure n’est pas très bas, la sensation est désagréable car la température ressentie est bien plus basse. Il est associé à des conditions anticycloniques et donc à une masse d’air plus sèche. Quelquefois, il soufflera même seul, sans présence du Marin. L’Autan blanc est généralement dû à la présence d’un anticyclone vers l’Europe Centrale, voire jusqu’à la France.
L’Autan noir est un vent assez chaud souvent annonciateur de pluie, voire d’orages. Il peut être le prolongement d’un Marin ayant effectué un long parcours sur la mer en lien avec une perturbation méditerranéenne, et donc chargé en humidité. De même, il se lève à l’avant d’un système perturbé approchant par l’Espagne et le proche atlantique.
Le vent d’Autan dit « noir » est lié au positionnement d’une dépression sur l’Espagne et le Golfe de Gascogne ou en Méditerranée ; se déplaçant souvent vers l’est ou le nord-est. Bien que généré par des systèmes de mauvais temps, l’Autan noir s’accompagne rarement de pluies car les Pyrénées et les Corbières auront tendance à générer un effet de fœhn marqué. L’Autan se calme lorsque les premières pluies débutent.
Situation du 1er août 2007 : Marin et Autan

Pression au niveau de la mer issue du modèle de Arpège du 01/08/2007 à 0h UTC
Une petite dépression (1008 hPa) est centrée sur le Golfe de Gascogne et s’étend par un thalweg (axe d’extension de basses valeurs de pression) jusqu’au pied des Pyrénées. Un anticyclone de 1023 hPa est centré sur l’Europe Centrale. Entre ces deux centres d’action, le flux est de secteur sud-est sur le Golfe du Lion et Midi-Pyrénées.
Image satellite canal visible et vent à 10 m du sol supérieur à 10 noeuds (environ 20 km/h)
le 01/08/2007 à 6h UTC
Cette situation météorologique met en évidence :
- le caractère humide du vent marin avec l’apport de nombreux nuages bas sur une grande partie du Languedoc-Roussilon
- le caractère local et sec du vent d’Autan : le vent souffle sur le nord de la Haute Garonne, les hauteurs du Tarn et le Lauragais. Les nuages disparaissent au niveau du seuil de Naurouze, région où l’Autan est le plus violent.
La Lombarde
Ce vent de sud-est à nord-est le long de la frontière italienne souffle sur le nord des Hautes-Alpes, la Drôme, l’Isère et la Savoie. La violence de ses rafales est une de ses caractéristiques les plus remarquables. De direction nord-est, il s’associe à la bise et est alors froid et sec. Lorsqu’il est de sud-est, ce vent est alors tiède et sec. Sa sécheresse est due à l’effet de Fœhn qu’il subit sur le versant occidental des Alpes, alors que les précipitations sont souvent fortes sur les versants italiens.
Trois situations météorologiques favorisent la Lombarde :
- un anticyclone s’étend sur la France et l’Europe centrale, on a alors une Lombarde très localisée, froide, modérée, associée à un ciel clair ou peu nuageux : c’est un vent de beau temps ;
- une zone de hautes pressions sépare un minimum dépressionnaire principal au nord-ouest de l’Europe d’un minimum secondaire sur la mer Méditerranée : on a encore une lombarde localisée, mais tiède, associée à un ciel couvert avec parfois de la neige ;
- un anticyclone sur le sud-est de l’Europe et une dépression au nord-ouest engendre une Lombarde généralisée sur toute la frontière italienne.
Le Grec
Ce vent de nord-est souffle sur la Provence, la Côte d’Azur (« grécal » ou « grégal » ou « grégau » ou « grégou »), le Languedoc-Roussillon (« grégal » ou « gargal » ) et la Corse (« grécale » ou « grégale »). Il s’agit d’un vent froid et sec en Provence et généralement en Corse. Il peut même amener les gelées printanières. Au contraire, au contact de la mer Méditerranée, le Grec devient humide et entraîne de la pluie (voire de la neige lors de vagues de froid hivernales) sur la Côte d’Azur, dans l’Aude et le Roussillon.
Il se charge en humidité au cours d’un long parcours maritime autour d’une dépression centrée au sud de la Méditerranée Occidentale : Baléares, Sardaigne, Sicile. Il est à l’origine de la formation de brouillards pouvant donner de la bruine sur la plaine du Roussillon. En Corse, il est généralement sec mais peut parfois amener de la pluie et des orages sur la plaine orientale.
Le Levant
Ce vent d'est souffle sur les Alpes du Sud et le littoral méditerranéen jusqu'en Corse.
Il peut être modéré à fort, généralement doux, très humide, et est associé à un ciel très nuageux et un temps pluvieux. Il souffle le plus fréquemment en fin d’automne, en hiver et au printemps. En Provence, il arrive parfois que le Levant souffle par beau temps, l’été : on l’appelle alors « Levant blanc ».
Le Levant résulte de la présence d’une dépression sur le Golfe de Gascogne et d’un anticyclone sur l’Europe de l’est.
Le Libeccio
Le Libeccio est un vent de sud-ouest présent sur la Côte d’Azur et la Corse. Il est chaud et sec sur la Côte d’Azur. En Corse, en été, il est généralement sec, alors qu'en hiver, il se charge d'humidité et devient porteur de pluies voire d’orages, principalement sur les versants occidentaux. De direction ouest sur le Sud de la Corse, il devient, du fait de l'orientation du relief, un vent sud-ouest en Balagne et sur le Cap Corse occidental. Il est très violent à Bastia où il est relativement chaud (conséquence de l’effet de Fœhn produit par la chaîne du Cap Corse). Sur le versant oriental, il s’accompagne souvent d’altocumulus lenticulaires stationnant au-dessus des montagnes.
Le Libeccio est engendré par l’action d’un anticyclone sur le Golfe de Gascogne et le sud-ouest de la France, et d’une dépression vers le Golfe de Gênes.
Le Sirocco
Le Sirocco est le vent du Sud, chaud et sec en été, que l'on observe assez rarement. Sa durée se limite à quelques heures en France. En provenance du Sahara, il souffle sur la Corse et les régions méditerranéennes et transporte du sable saharien.
Il s’accompagne de températures caniculaires. Il est engendré par un axe dépressionnaire s’étirant du Golfe de Gascogne à l’Espagne et au Maghreb et par de plus hautes pressions vers l’Italie et les Balkans.
Sources : glosssaire de Météo-France, Les vents régionaux et locaux (J. Vialar / Météorologie Nationale)
Les vents violents
Qu'est-ce qu'un vent violent ?
Un vent est estimé violent donc dangereux lorsque sa vitesse atteint 80 km/h en vent moyen et 100 km/h en rafale à l'intérieur des terres. Mais ce seuil varie selon les régions, il est par exemple plus élevé pour les régions littorales ou la région sud-est.
L'appellation "tempête" est réservée aux vents atteignant 89 km/h (force 10 Beaufort).
Le vent est un déplacement de l'air représenté par une direction (celle d'où vient le vent) et une vitesse. La vitesse est exprimée communément en km/h, mais le Système international utilise comme unité les m/s et les marins et pilotes les nœuds (1 nœud = 1,852 km/ h). La mesure du vent est toujours une moyenne sur une période précise.
En météorologie, on utilise :
- le vent moyen sur 10 minutes mesuré à 10 mètres de hauteur
- la rafale (ou vent instantané), une moyenne sur environ 0,5 seconde (instruments utilisés par Météo-France).
Valeurs maximales de vent maximal instantané (km/h)

Les origines des vents violents
Les tempêtes. En mer, on appelle tempête une dépression atmosphérique qui génère un vent moyen supérieur à 90 km/h. Sur terre, on parle de tempête quand la dépression génère des rafales supérieures à 90 km/h.
En France, le diamètre des tempêtes est inférieur à 1000 km. Les tempêtes venant de l'Atlantique se déplacent rapidement, jusqu'à 100 km/h. En un point, leur durée n'excède pas quelques heures.
Les orages. Ils sont à l'origine de vents forts et brefs (quelques minutes) sur une zone restreinte (quelques kilomètres carré). Les cumulonimbus, nuages caractéristiques de l'orage, animés par des mouvements verticaux puissants, créent des rafales de direction imprévisible.
En montagne. Le passage du vent sur les sommets peut créer de violentes rafales sous le vent, en contrebas.
Les trombes et tornades. Ces phénomènes tourbillonnaires sont liés aux cumulonimbus, les nuages d'orages. La trombe (quelques dizaines de mètres de diamètre) est plus petite que la tornade (quelques centaines de mètres). Leur durée de vie n'excède pas une heure, mais plusieurs phénomènes peuvent se succéder.
En météo marine, les services météorologiques diffusent, sur les zones près des côtes (jusqu'à 35 km au large), des avis de vent fort dès 50 km/h (force 7 Beaufort). Au-delà de cette bande côtière, les avis de vent fort sont diffusés à partir de 62 km/h (force 8 Beaufort, avis de coup de vent).
Dans les régions tropicales. Dans ces zones, les vents forts sont générés par des phénomènes cycloniques.
Les dangers des vents violents
Les dégâts varient selon la nature du phénomène générateur de vents. Les rafales d'orage causent des dégâts d'étendue limitée, les trombes et tornades sur une bande étroite et longue et les tempêtes sur une vaste zone.
Les dégâts causés par des vents violents :
- toitures et cheminées endommagées
- arbres arrachés
- véhicules déportés sur les routes
- coupures d'électricité et de téléphone
La circulation routière peut également être perturbée, en particulier sur le réseau secondaire en zone forestière.
La tempête du 10 février 2009
Notre dossier Les tempêtes
Les tempêtes de décembre 1999
Les conséquences des vents violents et les conseils pour se protéger :
en Vigilance orange
en Vigilance rouge
Les tempêtes
Sommaire
Les tempêtes
Qu’est ce qu’une tempête ?
En météorologie, une tempête peut être décrite comme une zone étendue de vents violents générés par un système de basses pressions (dépression).
Deux domaines de la météorologie apportent des informations complémentaires :
En météorologie marine, une tempête correspond à la force 10 de l’échelle Beaufort. Cette échelle, allant de 0 à 12, permet d’estimer la vitesse moyenne du vent en fonction de l’état de la mer. La force 10, qualifiée de tempête, correspond à des vents moyens de 89 à 117 km/h et des rafales de 110 à 150 km/h.
En météorologie tropicale, on appelle « tempête tropicale » une dépression observée au niveau des latitudes tropicales ou subtropicales dont les vents moyens sont compris entre 62 et 117 km/h. Au delà de ces valeurs, la dépression devient « cyclone tropical ».
Par analogie avec ces définitions spécifiques, les météorologues nomment « tempêtes » les rafales de vent approchant les 100 km/h dans l’intérieur des terres et 120 km/h sur les côtes. Lorsque le vent atteint ces valeurs, la dépression est elle-même qualifiée de tempête. Ce terme désigne à la fois une zone étendue de vents violents et la dépression génératrice.
Comment se forme une tempête ?
Une tempête est générée à partir du creusement d’une dépression, lorsque les conditions suivantes sont réunies :
- un courant-jet très rapide (donc un fort contraste de température)
- soumis à des fluctuations importantes : accélérations, décélérations, changements de direction
- une dépression positionnée à gauche du jet
Qu’est-ce que le courant-jet ?
Le courant-jet (ou jet stream) est un tube de vent très fort situé au sommet de la troposphère, première couche atmosphérique en partant du sol. C’est dans ces dix premiers kilomètres de l’atmosphère que se forment tous les phénomènes météorologiques. L’épaisseur de la troposphère varie suivant la latitude (plus on s’éloigne de l’équateur, plus l’épaisseur diminue) et la saison (la troposphère est plus épaisse en été). Son sommet, appelé tropopause, se situe entre 8 à 12 km d'altitude à nos latitudes.

La présence du courant-jet est liée à un fort contraste de température aux moyennes latitudes avec d’un côté de l’air chaud d’origine tropicale, et de l’autre de l’air froid d’origine polaire. La vitesse du courant-jet est proportionnelle à ce contraste. Ainsi, dans certaines conditions, elle peut atteindre 400 km/h.
Les caractéristiques du courant-jet sont les suivantes :
- altitude : généralement entre 8 et 12 km
- épaisseur : quelques km
- largeur : une centaine de km
- longueur : plusieurs milliers de km
- vitesse : entre 100 et 400 km/h
Le courant-jet joue un rôle majeur dans la formation des dépressions qui circulent à nos latitudes. Les météorologues suivent en permanence ses déformations et la position des dépressions par rapport à ce vent d’altitude.
Le courant-jet : le rail des dépressions
Le déplacement d’une dépression suit de très près la position du courant-jet. Elle est généralement située du côté droit du jet tout en étant peu marquée et assez loin de celui-ci (phase 1). Puis, au fur et à mesure de son évolution, elle se rapproche du jet et se renforce. Lorsqu’elle passe sous le jet et se retrouve du côté gauche, son creusement s’accélère brusquement. La dépression atteint alors son stade de maturité (phase 2). Enfin, en s’éloignant du jet, elle perd de son activité (phase 3).
Les météorologues ont surnommé le courant-jet « rail des dépressions », car il conditionne leur déplacement et leur activité. En moyenne, il est situé en été sur l’Atlantique nord, circulant au nord des îles britanniques, vers l’Islande et la Norvège. En hiver, il est plus rapide et circule plus au sud.
Exemple : La tempête du 24 janvier 2009
La tempête « Klaus » a été générée par une dépression d’ouest « classique ». Son caractère remarquable est lié au courant-jet d’altitude, habituellement situé plus au nord en hiver. La dépression du 23 janvier, même si elle a été moins intense, résulte également de cette configuration. On peut comparer la tempête du 24 janvier 2009 avec celles de décembre 1999 : elles sont chacune associées à un courant-jet très rapide (400 km/h), positionné à des latitudes très basses pour la saison.

Le vendredi 23 janvier à 12 heures UTC, un contraste de température est présent de l’Atlantique à la France, entre 40° et 50° Nord (isolignes en pointillés plus resserrées). Un courant-jet très rapide est donc situé au niveau de cette zone de contraste.
Sur la carte des températures au milieu de la troposphère (environ 5500 m d’altitude), le contraste de température est marqué du proche Atlantique à la France, avec de l’air chaud au sud (en jaune sur la carte) et de l’air froid au nord (en bleu sur la carte). Au sommet de la troposphère, le courant- jet s’étire, d’ouest en est, jusqu’à la France, avec des valeurs de vent de 250 à 300 km/h. Il est figuré sur la carte par les isolignes noires, correspondant aux valeurs de vent de plus de 120 nœuds (250 km/h) observées au sommet de la troposphère.
Cette coupe perpendiculaire au courant-jet illustre ses principales caractéristiques: un tube de vent se déplaçant d’Ouest en Est à 9000 m d’altitude, à plus de 300 km/h.
Le film de la tempête du 24 janvier 2009
Du 23 janvier 00 UTC au 24 janvier 12 UTC, suivons le film de la tempête en nous intéressant à la structure du courant-jet et à la position de la dépression.
Sur les images suivantes, on distingue :
- le champ de pression au sol qui permet de positionner le centre de la dépression (cercle rouge)
- les zones de vent supérieur à 250 km/h (en vert et bleu) au sommet de la troposphère permettant de positionner les jets
Le 23/01, entre 00 et 06 UTC
La dépression (cercle rouge) atteint le côté gauche du courant-jet (images 1 et 2).
Une autre dépression, assez creuse (966 hectopascals), traverse la Manche : elle est située du côté gauche du jet, dans une zone de décélération de celui-ci (la vitesse passe rapidement de 350 à 250 km/h). Cette dépression a d’ailleurs été à l’origine d’un fort coup de vent sur la moitié nord de la France (image 2).
Le 23/01, entre 12 et 18 UTC
Le jet, jusque là presque rectiligne, se déforme nettement. La dépression de surface, de plus en plus creuse, se situe tout près de cette déformation du jet, correspondant également à une décélération de celui-ci. Toutes les conditions de formation d’une tempête sont alors réunies : jet très rapide, dépression de surface située du côté gauche du jet, déformation et décélération du jet dans la région de la dépression.

Le 24/01, entre 00 et 06 UTC
Le jet est plus au sud et sa zone de décélération située sur le nord de l’Espagne (image 5). La dépression va donc concerner la moitié sud de la France tout en continuant de se creuser (965 hectopascals en arrivant vers la Charente-Maritime).
Cependant, à partir de 06 UTC, la dépression s’éloigne du courant-jet et faiblit progressivement (image 6). Le champ de pression fait apparaître des isobares (lignes d’égale pression) bien plus resserrées sur les parties sud et ouest de la dépression : c’est là que se produisent les plus fortes rafales.
Le 24/01 à 12 UTC
Le jet s’est éloigné de la France et sa vitesse a considérablement diminué (environ 250 km/h). La dépression commence à perdre de son activité (978 hectopascals en son centre). Les isobares sont toujours resserrées au sud et à l’ouest de cette dépression, sur le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et l’Aquitaine, régions les plus touchées par cette tempête.